Gloria Steinem, journaliste et féministe américaine appartenant au mouvement de libération des femmes. Elle est la fondatrice du Ms. Magazine et du mouvement politique National Women’s Political Caucus.

Écrire pour dénoncer

Écrire, c’est pour elle un moyen de dénoncer. Connue aujourd’hui comme rédactrice en chef et journaliste, mais surtout comme militante. Gloria participe à la création du magazine New York en 1968. De ce fait, elle est affectée à la rédaction de la rubrique politique. En 1968, une femme qui est à la charge de cette rubrique, c’est inimaginable. Par son expérience et son audace, elle veut créer un magazine pour les femmes.

Ce magazine se veut féministe, en apportant une réflexion sur la place des femmes. Contrairement aux autres magazines traitant de mode et de beauté, elle veut quelque chose de fort. Décembre 1971, en supplément du journal hebdomadaire New York, apparaît le magazine Ms. Ce magazine, c’est l'œuvre de Gloria et de la militante afro-américaine Dorothy Pitman Hughes. C’est un succès ! 300 000 exemplaires sont vendus sur une période de 8 jours aux Etats-Unis. Durant 15 années, Gloria en est la rédactrice en chef et fait aujourd’hui encore partie du conseil consultatif. En 2001, le magazine est vendu à une fondation nommée Feminist Majority Foundation. La fondation à but non-lucratif a pour objectif de combattre les violences et les inégalités économiques des femmes.

Une maîtrise parfaite de la plume lui permet d’écrire plusieurs œuvres emblématiques. Notamment son livre Actions scandaleuses et rébellions quotidiennes. Au travers de 26 récits retraçant 15 années de sa vie, elle dénonce les inégalités et injustices. Gloria évoque son expérience au club Play-boy de New York jusqu’aux effets néfastes du patriarcat sur les femmes. Mais le but principal de ces œuvres est de promouvoir le changement social. Elle veut que la vie de ces lectrices ne soit pas dictée par une politique patriarcale.

Une vie de revendication et d'audace

25 mars 1934, nord-est des États-Unis à Toledo dans l’Ohio, naît Gloria Marie Steinem. Son père est antiquaire et sa mère journaliste. Sa famille sera un exemple pour sa vie future. Sa grand-mère était à ce moment-là, présidente de la National Woman Suffrage Association. Cette association avait pour objectif de promouvoir le droit de vote des femmes. Durant son enfance, elle passe des années sur la route fuyant ainsi l’école. C’était un milieu de lavage de cerveau pour les filles selon son père. Ainsi, le fait de nier les règles est une partie intégrante de son comportement.

Diplômée en 1956, elle part pendant 2 ans en Inde à l’aide d’une bourse. Déjà à ce moment-là, elle prend part aux manifestations contre la politique du pays. De retour à New York, elle est embauchée comme journaliste. Durant ses prochaines années, divers événements vont marquer les esprits. Comme son infiltration dans le club Play-boy de Hugh Hefner ou encore les implications dans les rassemblements féministes radicaux. Femme forte et sans crainte, le papier et l’encre ne sera pas son seul univers. La politique sera pour elle un second moyen de bouleverser les esprits.

« Non seulement il faut voter, mais il faut se battre pour voter. L'isoloir est le seul endroit sur terre où les plus faibles sont les égaux des plus puissants. »

Citation de Gloria Steinem dans son livre intitulé « Ma vie sur la route : mémoires d’une icône féministe ».

Des discours politiquement inspirants

Gloria Steinem est l’une des femmes emblématiques du féminisme actuel. Sans aucune crainte, elle affronte les défis et excelle dans les domaines qu’elle aborde. C’est à l’âge de 39 ans qu’elle a la responsabilité avec plusieurs autres femmes d’organiser la National Women’s Conference de 1977. Habituée à voyager, elle traverse les États impliquant ainsi 18 000 femmes qui participent à la conférence. Cette conférence abordait des sujets concernant l’aide sociale, la contraception, les violences conjugales et beaucoup d’autres. Elle écrit dans les années suivantes dans son autobiographie, “ce fut l’un des événements les plus bouleversants de ma vie”.

En compagnie de Jane Fonda et Robin Morgan, elles fondent une organisation nommée Women’s Media Center. Elle fait également partie du National Women’s Political Caucus et de la Coalition of Labor Union Women. Devenant ainsi une des grandes porte-paroles féministes attribué au mouvement de libération des femmes. Preuve de son influence, elle voyage depuis 2018 à travers le monde pour débattre sur l’égalité. Gloria Marie Steinem sera récompensée en 2013 de la médaille de la Liberté, remise par l’actuel président à ce moment, Barack Obama.